Pourquoi la comptabilité CARE va (vraiment) changer la donne ?
Quand on parle comptabilité, on pense aux bilans, aux chiffres et aux tableaux Excel bien ordonnés. Un outil essentiel pour piloter une entreprise, mais souvent réduit à une simple gestion financière. Et si elle pouvait aussi servir à préserver la planète et mieux valoriser les ressources humaines ? C’est exactement ce que propose la méthode CARE !
💡 CARE, ça veut dire quoi ?
Non, ce n’est pas un énième concept abstrait... C’est "Comprehensive Accounting in Respect of Ecology" (oui, c’est anglais, mais ça claque). En gros, c’est une nouvelle façon de voir la comptabilité : finie l’obsession du profit financier à court terme, place à une vision où l’on prend enfin en compte les impacts sur l’environnement et sur les humains.
Pourquoi c’est important ?
Parce qu’aujourd’hui, la comptabilité classique fait comme si les ressources naturelles et humaines étaient infinies. Un arbre coupé ? Invisible dans les comptes. Un salarié épuisé ? Juste une ligne de coût. Avec CARE, on remet les choses à leur place : les organisations doivent comptabiliser leur "dette écologique", au même titre que leurs dettes financières.
Résultat ? Si une entreprise exploite trop ses ressources sans les préserver, elle affiche des pertes.
Le game-changer de la comptabilité.
CARE, ce n’est pas un concept vague, mais une méthode qui s’ancre dans la comptabilité réelle des entreprises. C’est un changement de paradigme qui commence à intéresser sérieusement les entreprises, les ONG, les investisseurs et même les régulateurs. Imaginez un monde où les performances économiques prennent vraiment en compte leur impact sur la planète. Spoiler alert : ça existe déjà, et ça s’appelle CARE.
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Au programme :
- Historique et origines de la comptabilité CARE
- Principes fondamentaux de la comptabilité CARE : modèle multi-capitaux
- Mise en œuvre de la méthode CARE : 3 niveaux d’application
- Études de cas : la méthode CARE en action
- Limites et défis de la comptabilité CARE
Historique et origines de la comptabilité CARE
Retour vers le futur… ou plutôt vers le passé !
Si vous pensez que la comptabilité n’a jamais bougé depuis les premières tablettes d'argile des comptables en Mésopotamie antique, détrompez-vous ! La méthode CARE, c’est un peu la révolution industrielle de la comptabilité, mais version durable. Et comme toute révolution, elle a ses penseurs et ses moments clés.
Les prémices : Quand la comptabilité découvre qu’elle a un impact.
Dans les années 90, un certain Robert Gray, chercheur écossais, commence à secouer le cocotier en proposant l’idée de la comptabilité en triple capital. Son raisonnement ? Les entreprises devraient arrêter de ne regarder que leur capital financier et commencer à se soucier de leur impact sur la nature et les humains. Limpide, non ?
2013 : L’année où la comptabilité devient responsable.
C’est là qu’entrent en scène Jacques Richard, Alexandre Rambaud et Hervé Gbégo, trois experts décidés à remettre les compteurs à zéro (au sens propre comme au figuré). Leur mission : développer un modèle comptable qui intègre la nature et l’humain comme des "capitaux" à préserver, et pas juste comme des externalités gentiment ignorées. Résultat ? La comptabilité CARE est née !
💡 CARE, c’est quoi la différence ?
Contrairement à la comptabilité classique qui adore tout transformer en €€, CARE dit STOP ! et pose une règle simple : On ne remplace pas un arbre par une ligne de chiffre sur un bilan, ni un salarié en burn-out par une prime à l’embauche. En gros, c’est la fin du "on compense tout avec des euros". Si on dégrade, on répare. Si on exploite, on préserve/régénère.
Et aujourd’hui ?
La méthode CARE fait son petit bonhomme de chemin. La Chaire Comptabilité Écologique et l’association Cerces militent activement pour qu’elle devienne LA norme. De plus en plus d’organisations testent et implémentent le modèle.
Bref, CARE, c’est plus qu’une méthode comptable : c’est un changement de paradigme qui redéfinit la façon dont on évalue la performance des entreprises.
Les fondamentaux - comptabilité CARE : modèle multi-Capitaux
Et si la comptabilité pouvait faire bien plus que gérer des bilans financiers ? Avec la méthode CARE, elle prend une nouvelle dimension en intégrant l’humain et la nature dans l’équation.
Le Capital Financier
C'est le classique, le bon vieux capital qu'on connaît
tous. Il représente les ressources monétaires que l'entreprise utilise pour ses
opérations. Dans la comptabilité traditionnelle, c'est souvent le seul qui
compte.
À l’origine, la comptabilité était un outil de gestion conçu pour assurer la pérennité des organisations. Avec le temps, elle s’est focalisée sur la dimension financière, réduisant l’évaluation d’une entreprise à ses résultats économiques. Mais cette approche montre aujourd’hui ses limites : elle ne permet pas de prendre en compte tout ce qui fait réellement la valeur d’une organisation. C’est là que CARE intervient, en remettant sur un pied d’égalité le capital financier, humain et naturel."
Le Capital Humain
Ici, on parle des êtres humains impliqués dans l'organisation, mais aussi de ceux impactés par son activité : clients, fournisseurs, sous-traitants, riverains... bref, l’ensemble des parties prenantes de sa chaîne de valeur. CARE ne considère pas ces personnes comme de simples "ressources" interchangeables, mais comme des acteurs à protéger et à valoriser. La méthode insiste sur la nécessité pour les organisations de préserver le bien-être de leurs employés tout en minimisant les impacts négatifs sur les parties prenantes externes. Cela passe par des conditions de travail décentes, le respect des droits sociaux, ainsi que la reconnaissance des compétences et des contributions de chacun.
Le Capital Naturel
La nature, notre chère planète, est enfin reconnue à sa juste valeur. Le capital naturel englobe le sol, l’eau, le climat, et la biodiversité. CARE propose que les entreprises intègrent ces éléments dans leur comptabilité, en veillant à les préserver pour les générations futures.
Comment la comptabilité CARE intègre ces capitaux :
La méthode CARE révolutionne la comptabilité en élargissant le concept de capital au-delà du simple aspect financier. Elle propose une approche où chaque capital – financier, humain et naturel – est considéré comme une avance faite à l'entreprise.
En retour, l'entreprise a la responsabilité de préserver ces capitaux. Concrètement, cela signifie que les profits ne sont calculés qu'après avoir assuré la préservation de ces capitaux, garantissant ainsi une activité économique durable et respectueuse de l'environnement et des personnes.
En adoptant la méthode CARE, la comptabilité ne se contente plus de compter les euros, mais devient un outil pour une gestion responsable et durable, où l'humain et la nature sont au cœur des préoccupations.
Mise en œuvre de la méthode CARE : trois niveaux d’application
Adopter CARE, c’est un peu comme apprendre à cuisiner un plat gastronomique : d’abord on maîtrise les bases, puis on affine les techniques, et enfin, on devient un véritable chef capable d’innover et d’adapter sa recette.
Plutôt que de plonger directement dans les détails complexes, voici trois niveaux de mise en œuvre pour structurer votre transition vers une comptabilité durable, selon votre degré de maturité sur le sujet.
I) Niveau Débutant : comprendre et poser les bases de la comptabilité CARE
Avant de foncer tête baissée dans des bilans extra-financiers et des indicateurs complexes, il est essentiel de comprendre où vous en êtes et ce que vous voulez préserver.
L’idée principale ? Faire un état des lieux de votre organisation et identifier les capitaux clés (naturel, humain, financier).
👉 D’abord, on cartographie.
Votre organisation génère de la valeur, mais sur quoi repose-t-elle ? Quelles sont les ressources essentielles qui lui permettent de fonctionner durablement ? Ce sont elles qu’il faudra préserver pour éviter une crise future.
👉 Ensuite, on identifie ce qui est en jeu.
Une fois les capitaux identifiés, il est temps de comprendre leurs impacts : comment votre activité les influence-t-elle ? Sont-ils en train de se dégrader ou sont-ils bien gérés ?
👉 Enfin, on met en place un premier suivi.
Vous pouvez commencer à suivre quelques indicateurs simples qui reflètent la santé de ces capitaux (ex : consommation d’eau, formation du personnel, quota carbone…).
À ce stade, vous posez les bases de votre transition vers la comptabilité CARE. Pas besoin de tout révolutionner immédiatement, l’essentiel est de comprendre où vous en êtes et ce qu’il faut surveiller.
II) Niveau Avancé : structurer et intégrer la préservation des capitaux
Une fois les bases posées, il faut passer à l’action. L’objectif ici est de ne plus se contenter d’observer, mais d’intégrer des mécanismes concrets pour préserver les capitaux identifiés.
L’idée principale ? Modifier progressivement votre organisation pour intégrer la préservation des ressources dans votre gestion quotidienne.
👉 On met en place des actions correctives et préventives.
Si certains capitaux sont en danger (ex : une ressource surexploitée, des burn-out chez les employés...), on définit des actions pour les préserver. On préserve leurs seuils de bon état écologique. Ça peut être réduire la consommation d’une matière première, améliorer les conditions de travail, etc.
👉
On repense ses flux financiers.
Une entreprise investit constamment : achats de matières premières, infrastructures, recrutement… À ce stade, l’enjeu est d’intégrer des critères environnementaux et sociaux dans ces décisions pour éviter que chaque dépense ne génère de nouvelles dettes écologiques.
👉 On inclut la durabilité dans son modèle économique.
Si vous voulez que ces actions aient un impact durable, elles ne doivent pas être des coûts supplémentaires, mais des éléments intégrés à votre gestion et votre business model. Cela passe par l’inclusion de ces dépenses dans vos budgets et la réévaluation de votre rentabilité en tenant compte de ces nouvelles données.
À ce stade, vous ne subissez plus votre impact, vous commencez à le gérer et à anticiper. La méthode de comptabilité CARE devient un outil stratégique, et non plus un simple indicateur de durabilité.
III) Niveau Expert : piloter, optimiser et faire de CARE un levier de performance
Vous avez structuré votre démarche, vous avez intégré des actions concrètes, il est maintenant temps de faire de CARE un véritable outil de pilotage et d’optimisation.
L’idée principale ? Mesurer, ajuster et affiner votre approche pour maximiser la résilience et la performance de votre entreprise.
👉 On formalise les nouveaux indicateurs de gestion.
À ce stade, vos performances financières ne suffisent plus pour piloter l’entreprise. Il faut construire des outils qui intègrent les indicateurs environnementaux et sociaux au même titre que les chiffres classiques. Un bilan extra-financier, un compte de résultats intégrant les coûts de préservation, et des indicateurs de suivi dynamiques deviennent vos nouvelles références.
👉 On ajuste en continu.
CARE n’est pas un modèle figé, c’est une approche évolutive. Ce qui était un bon équilibre financier et environnemental hier ne le sera peut-être plus demain. Il faut donc analyser régulièrement les résultats pour ajuster vos stratégies et anticiper les changements de contexte.
👉 On fait de la comptabilité CARE un avantage concurrentiel.
Les entreprises qui intègrent efficacement la comptabilité socio-environnementale bénéficient souvent d’un meilleur accès aux financements, d’une meilleure réputation et d’une plus grande résilience économique. À ce stade, vous pouvez utiliser vos résultats comme un levier stratégique pour vous différencier et capter de nouveaux marchés.
À ce niveau, la comptabilité CARE n’est plus seulement une approche comptable ou éthique, c’est un véritable outil de gestion et d’innovation qui permet d’améliorer votre performance globale.
Pourquoi cette approche par niveaux ?
✅ Progressivité : On ne passe pas d’une comptabilité classique à CARE du jour au lendemain.
✅ Adaptabilité : Chaque organisation avance à son rythme et a des contraintes spécifiques.
✅ Actionnabilité : Chaque niveau propose des actions concrètes, évitant la surcharge d’informations.
Études de cas : la méthode CARE en action
Après
avoir exploré les principes et avantages de la méthode CARE, il est
temps de voir comment elle se traduit concrètement sur le terrain.
Voici
quelques exemples :
Cas 1 : une entreprise industrielle qui réévalue son impact écologique
Problème :
Une entreprise spécialisée dans la production de matériaux de construction souhaite mieux évaluer son empreinte écologique et éviter d’être prise de court par de futures régulations environnementales.
Mise en place d'une comptabilité CARE :
- L’entreprise a cartographié son organisation et ses capitaux naturels (consommation d’eau, utilisation des sols, émissions de CO₂, etc.) et humains (conditions de travail, formation des employés, etc.).
- Elle a mis en place un suivi des dettes écologiques, pour identifier les domaines nécessitant une action de préservation.
- Les coûts liés à la préservation des ressources ont été intégrés aux bilans comptables, ce qui a changé l’évaluation de la rentabilité des projets à long terme.
Résultats :
✅ Une réduction de 25 % de la consommation d’eau en deux ans après investissement sur l'acquisition de nouvelles machines de production.
✅ Une meilleure anticipation des coûts liés aux réglementations environnementales, évitant ainsi des pénalités.
✅ Un accès facilité à des prêts bancaires verts, grâce à la démonstration d’un engagement réel.
Cas 2 : une entreprise de conseil qui valorise son capital humain
Problème :
Une société de conseil en stratégie faisait face à un turnover élevé et une baisse d’engagement des consultants, entraînant une perte de valeur pour l’entreprise. La direction a voulu mieux comprendre l’impact humain de son organisation et intégrer ces éléments dans son suivi de performance.
Mise en place d'une comptabilité CARE :
- L’entreprise a évalué son capital humain en analysant la satisfaction des employés, la charge de travail et la formation continue.
- Un indicateur de bien-être au travail a été intégré dans la comptabilité, avec des seuils d’alerte pour anticiper les risques liés au surmenage et à la rétention des talents.
- Les dépenses en formation, coaching et conditions de travail ont été considérées comme des investissements stratégiques et non comme de simples charges.
Résultats :
✅ Diminution du turnover de 30 % en un an grâce à une politique de bien-être et d’équilibre travail-vie personnelle.
✅ Amélioration de la satisfaction client due à une plus grande stabilité des équipes et une meilleure expertise accumulée.
✅ Augmentation de la productivité, car les consultants mieux formés et moins stressés étaient plus performants.
Pourquoi ces cas sont importants ?
Ces exemples concrets montrent que la comptabilité CARE n’est pas qu’un concept théorique, mais un véritable outil stratégique qui transforme la manière dont les entreprises et les institutions évaluent leur performance et leur impact.
Peu importe votre secteur, adopter la comptabilité CARE permet d’anticiper les risques, d’améliorer votre rentabilité à long terme et d’aligner votre activité avec les enjeux de demain.
Limites et défis de la comptabilité CARE
Pourquoi ce n’est pas encore la norme (et comment y remédier).
Alors oui, la comptabilité CARE, c’est révolutionnaire, c’est logique, c’est durable… Mais pourquoi tout le monde ne l’a pas encore adoptée ?
Comme toute bonne idée qui bouscule les habitudes, CARE fait face à des résistances et des défis. Voici les principaux obstacles qui freinent son adoption, et surtout les solutions pour les contourner.
"C’est trop compliqué, on va jamais s’en sortir !"
CARE demande d’intégrer de nouvelles notions dans la comptabilité, notamment les capitaux naturels et humains. Pas évident quand on a passé des années à ne regarder que les euros. Certains comptables et dirigeants peuvent se sentir dépassés.
Solutions :
- Y aller pas à pas : Commencer par intégrer un seul capital (ex. le capital humain), puis élargir progressivement.
- S’appuyer sur des experts : Des consultants spécialisés peuvent aider à simplifier la transition.
Personne n'est expert de tous les capitaux.
La comptabilité CARE s'implante au sein d'une organisation de façon transversale.
"On n’a pas les données nécessaires pour mesurer tout ça."
Ok, on veut comptabiliser l’impact environnemental et social, mais comment on mesure ça ? Tout n’est pas aussi simple que des chiffres dans un bilan financier.
Solutions :
- Utiliser des indicateurs déjà existants : On ne part pas de zéro ! Il existe certainement déjà des bases comme l’empreinte carbone, l’indice de bien-être au travail, etc.
- Collecter les données progressivement : Pas besoin d’avoir un système parfait dès le premier jour. CARE est une approche évolutive et itérative.
- S’inspirer des pionniers : Certaines entreprises implémentent déjà CARE et partagent leurs bonnes pratiques.
"Changer de méthode ? On a toujours fait comme ça !"
Ah, la résistance au changement… Entre les comptables, les dirigeants et les investisseurs, beaucoup sont habitués à la vieille école et voient la comptabilité CARE comme une révolution un peu flippante.
Solutions :
- Prouver que ça marche : Montrer des exemples concrets d’entreprises qui ont adopté CARE avec succès.
- Ne pas imposer, mais convaincre : Expliquer que CARE ne remplace pas la comptabilité traditionnelle, mais la complète et l’améliore.
- Impliquer les parties prenantes : Plus les collaborateurs comprennent l’intérêt de la comptabilité CARE, plus ils l’adopteront naturellement.
"Ça va coûter une blinde à mettre en place !"
Entre les formations, la collecte de données et la mise à jour des systèmes comptables, CARE peut sembler coûteux à court terme.
Solutions :
- Penser investissement plutôt que coût : Les entreprises qui intègrent la durabilité réduisent leurs risques financiers à long terme.
- Chercher des financements : De nombreux fonds et subventions existent pour aider à la transition écologique.
- Réduire les pertes cachées : CARE permet d’éviter les coûts futurs liés aux risques environnementaux et sociaux (amendes, crises d’image, ruptures d’approvisionnement…).
"Et si personne ne l’adopte, on va être seuls à faire ça ?"
la comptabilité CARE n’est pas encore une norme universelle, donc certains hésitent à être des précurseurs de peur d’être isolés.
Solutions :
- Les tendances réglementaires sont en faveur
de CARE : elle fait le lien direct avec la CSRD, qui est un cadre réglementaire clé pour la comptabilité écologique : la double matérialité. Une étude montre que la CSRD permet aux entreprises d'en tirer des avantages (cliquez ici).
- Les entreprises commencent à s’y mettre : L’adoption progressive de CARE par des acteurs influents va créer un effet d’entraînement.
- Les avantages concurrentiels sont réels : Être précurseur sur un modèle durable, c’est aussi se différencier et attirer de nouveaux clients, talents, et investisseurs.
Oui, la comptabilité CARE pose des défis… mais rien d’insurmontable !
Comme toute innovation, CARE demande une phase d’adaptation. Mais avec les bonnes stratégies, du pragmatisme et une vision long terme, les entreprises peuvent non seulement l’adopter, mais en tirer un véritable avantage stratégique.
Et si au final, c’était la comptabilité traditionnelle qui était dépassée ?